Donner aux jeunes plus de responsabilités

Introduction

Je suis Damien, Directeur projet chez Dernier Cri, un travail que je ne parviens pas à faire comprendre à ma fille de 3 ans.

Cela fait plusieurs années que je suis en relation directe avec des créateurs / startupers aux idées parfois bien ficelées, souvent farfelues, quelques fois à côté de la plaque. Ils ont pourtant tous quelque chose en commun — j’ai longtemps pensé que c’était la recherche de l’Eldorado  #gagnerpleindecash, et bien non — ils sont habités par le besoin de créer ! Ce besoin fondamental qui existe avant même que l’homme ait fait le feu. Donner du sens à leur quotidien. S’éclater quoi! Comme quand je vais danser…

Alors oui, si tu ne me connais pas, sache que j’ai parfois tendance à m’égarer…

Un de mes rôles est de les canaliser et de leur expliquer ce qu’est notre métier. Je vais citer un de mes partenaires — je trouve cela plus humain que de dire "client" :

Il faut que tu m’expliques les choses comme si j’étais un bébé du numérique, je ne comprends rien à ton métier (Fabrice, c’est pour toi)

Croyez-moi, cela prend du temps et très souvent ça fait des étincelles.

Expliquer que la tâche — 21 points de complexité — qui permettra d’utiliser un service de signature électronique pour générer une enveloppe via API que l’on va stocker sur S3, accessible via une Webapp développée en React pour le front, sécurisé par Oauth2 sera faite dans le sprint 3 — j’ai simplifié volontairement —et souvent le porteur de projet est perdu dès le mot « tâche ».

No spoil ?

Meilleur que moi

Je viens du développement, j’ai été plongé dans la marmite très jeune et j’ai eu la chance d’avoir d’excellents mentors. J’ai longtemps considéré que j’étais un bon dévelopeur, tantôt Lead Tech, tantôt Chef de projet technique. Je comprends de plus en plus l’écosystème des projets numériques. En parallèle j’ai eu confirmation : je ne suis pas si bon développeur que ça, ou plutôt il y a bien meilleur que moi.

Mes compétences en Javascript sont bien loin de celles de @MBrazeilles ou de @bloodyowl.

Je suis incapable d’écrire la moindre ligne de Go comme @laibulle, de Python comme @dusterherz, d’Elixir comme @Ranoukha.

@SofianeGargouri, Jean, Benoît, @lestienne, sont bien plus rigoureux que moi.

Ils produisent tous des applications d’excellentes qualités.

Bon, alors ok, ça ne me dérange pas, après tout, je ne fais plus trop de développement. Et la gestion de projet ?

Appliquer des process de la méthodologie « Agile », organiser des daily, faire des rétro, organiser des sprints, faire du calcul de vélocité, donner de la visibilité sur le travail à effectuer, … et bien rebelote, là encore, il y a bien meilleur que moi.

Praggnanandhaa, deuxième plus jeune Grand Maitre International de l’histoire

Ne pas avoir peur de donner de la responsabilité aux plus jeunes

Chez Dernier cri, qui compte 75% de développeurs, le Papi a 37 ans. Si dans certains agences/entreprises, on trouvera cela « normal », pour d'autres, cela semblera surréaliste.

L’âge moyen des développeurs est de 29,6 ans (médiane : 27 ans). En France, l’âge moyen est moins élevé : 29,1 ans. (Stack Overflow)

Toutes les personnes citées précédemment ont un point commun, elles sont toutes plus jeunes que moi (certaines sont mêmes nés en 2000…). À titre d’exemple, à cet âge, moi, … non je ne peux pas vous raconter ça.

Si j’ai écrit cet article ce matin, c’est suite à la déclaration de notre Didier Deschamps national — sachez que je prends des risques en parlant football, les développeurs experts considèrent souvent du plus mauvais oeil les “un tant soit peu” intéressés — ma famille joue gros !

Mbappé attend plus de responsabilité (DD)

Je venais de déposer ma fille et mon fils chez la nounou et j’entends que Kylian Mbappé, 20 ans, attend plus de responsabilités ! Mais c’est quoi ce délire, il a quand même bien moins d’expérience qu’un sénior quand même…

… J’ai vite balayé cette réflexion !

Ne pas s’arrêter à l’expérience de l’âge pour juger de la crédibilité d’une personne. Il ne faut pas avoir peur de donner de la responsabilité aux plus jeunes, leur faire confiance. Au contraire, il faut s’appuyer sur eux, s’élever ensemble.

L’équipe européenne des G2 a récemment gagné un tournoi mondial de sport électronique

L’idylle du zéro turnover

Je suis très régulièrement bombardé d’offres d’emploi, contacté par des chasseurs de têtes alors j’imagine que c’est également le cas pour eux.

Les jeunes talents seront très rapidement demandeurs de responsabilités. Sûrs de leur valeur et de la multitude des possibles, ils n’hésiteront pas à chercher et à changer de job si l’entreprise pour laquelle ils travaillent ne répond pas rapidement — on parle en mois maximum — à leurs attentes (certains gros groupes ont beaucoup de soucis à se faire).

Les responsabiliser, c’est un excellent moyen de les impliquer, de mieux les cadrer, ou même mieux, de leur faire définir un cadre par eux-même. Cela permet de faire ressortir le meilleur d’eux, de les rendre heureux et de les garder avec nous.

Nous avons compris ça chez Dernier Cri. Il faut donner des responsabilités et de l'élan aux plus jeunes, on en sort tous plus grands, voir même, on arrête de vieillir :)

Damien Lamoureux

Damien Lamoureux

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